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Article Vitisphere.com par Alexandre Abellan Le 23 septembre 2022

Gagnant une courte rallonge dans l’application du nouveau référentiel Haute Valeur Environnementale, la filière vin craint toujours que les exigences du nouveau référentiel ne marquent une rupture dans l’élan d’engagements vignerons.

L’acronyme HVE voie A va-t-il signifier Halte Vignerons, En voie Arrière ?

Plébiscitée dans le vignoble depuis sa création en 2012 par le ministère de l’Agriculture, la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) va changer de plan de contrôle au premier janvier 2023, ce qui pourrait causer un coup d’arrêt à son développement ininterrompu (+24 % en 6 mois, au premier janvier 2022), largement porté par la filière vin (74 % des 18 300 domaines agricoles certifiés d’après le dernier pointage) sur des performances agroenvironnementales (89 % des certifiés par la voie A agroécologique et 11 % par la voie B comptable).

Réunie ce 21 septembre, la Commission nationale de certification environnementale (CNCE) a étudié le détail du nouveau plan de contrôle

Réunie ce 21 septembre, la Commission nationale de certification environnementale (CNCE) a étudié le détail du nouveau plan de contrôle (supprimant la voie B, interdisant les phytos CMR 1…), avec une nouveauté notable : la mise en application de cette HVE rénovée est ajournée. Elle n’aura pas lieu le premier octobre 2022, mais le premier janvier 2023. Un délai en particulier demandé par la filière vin pour boucler les certifications prévue sur l’ancien référentiel cette fin d’année*. « Nous saluons ce report et continuons à travailler pour que ne soit pas mise en l’air la certification » réagit Jérôme Despey, le secrétaire général de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA). Pour le viticulteur héraultais, « le gouvernement a la lourde responsabilité de ne pas décourager la viticulture de la certification HVE. On verra le signal que veut donner le gouvernement… »

« Le point déterminant et caricatural est la division par trois du seuil concernant le bilan de l'azote ! »

« Le point déterminant et caricatural est la division par trois du seuil concernant le bilan de l’azote ! » pose Jean-Jacques Jarjanette, le président de l’association pour le développement de la HVE, pour qui « le report de trois mois ne change rien sur le fond, juste un délai qui va faire coïncider la nouvelle HVE avec le Plan Stratégique National » (PSN, marquant le début de la nouvelle Politique Agricole Commune : PAC 2023-2027). « Que la HVE doivent évoluer bien sûr que les ift évoluent ds le temps pourquoi pas mais pourquoi faire monter les contraintes à un niveau tel que l’on change de paradigme ? » ajoute-t-il, épinglant une « volonté ecolo qui se trompe de combat et une volonté gouvernementale de Bouclage rapide du PSN ».

IFT et fertilisation

Si rien n’est fait, l’ancien directeur des Vignerons Indépendants de France prévoit la « mort lente de la HVE et donc d’un signe de qualité mettant en avant les vertus des productions française ». Lors de la CNCE, la FNSEA a demandé un moratoire sur les nouveaux Indices de Fréquence de Traitement (IFT) pour la viticulture (afin de retirer des calculs les bio, les traitements obligatoires contre la flavescence dorée…). S’il n’y a pas eu de réponse, Jérôme Despey note que sur la question de la fertilisation, un groupe de travail doit être rapidement opérationnel pour boucler des propositions.
Des négociations qui ne sont pas du goût de toutes les parties prenantes de la CNCE. Y représentant la Confédération Paysanne, Jean-Bernard Lozier explique ne pas apprécier ces manœuvres : « on a voté fin juin la structure de la HVE (c’est passé de grande justesse). La CNCE s’est réunie [ce 21 septembre] pour analyser le plan de contrôle. Il n’y a quasiment pas eu de modifications entre juin et septembre : seulement une nouvelle attribution de point sur la Balance Globale Azotée (l’azote résiduel calculé par la différence entre l’azote amené par la fertilisation et la consommation de la plante). Les seuils sont maintenus, c’est à la marge » explique l’exploitant en grandes cultures de l’Eure.

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